Un manoir est avant tout le siège d'un domaine territorial d'origine seigneuriale. Il est la résidence ou la demeure d'un seigneur, son logis seigneurial. La maison forte (manoir fortifié) n'est ni plus ni moins qu'un manoir qui arbore des éléments défensifs (fossé, plate-forme ou talus) à la différence de la « maison manoriale » (manoir non fortifié).
Le bâtiment est parfois désigné aussi par « gentilhommière », l'habitation d'un « gentil », c'est-à-dire d'un noble de naissance.
Il occupe un niveau intermédiaire entre le château et la ferme. Avec son allure de petit château implanté sur un fief ou un « domaine », c'est donc bien souvent, dans un village ou un hameau, la bâtisse la plus vaste, la plus belle et la mieux équipée, puisqu’y habitait un hobereau, qui pouvait, contrairement à d'autres, plus fortunés et puissants, encore, ne pas disposer d'autres résidences telles qu'un hôtel particulier dans la ville proche, plus confortable en hiver.
La distinction entre un manoir et un château n'est pas toujours claire et telle gentilhommière sera tour à tour appelée manoir ou château. Jusqu'à la Révolution française, le manoir peut être défini comme une demeure seigneuriale attachée à une exploitation agricole gérée directement par le seigneur, c'est-à-dire par un membre de cette petite noblesse rurale qui ne fréquentait pas la cour et n'exerçait pas de fonctions honorifiques, militaires ou administratives.
En français contemporain, c'est la plus ou moins grande magnificence de la demeure qui tend à faire le partage entre manoir et château.