Péhou fait partie des multiples sites d'éperon barré dont la pointe est naturellement défendue par des falaises baignées par la Rance.
Divers ouvrages défensifs se sont succédés sur le promontoire de Péhou, dont le nom désigne une place forte. Au XIIe siècle, le fief de Péhou-Plumoyzon passe de la famille d'Évran à celle des Tréméreuc issus de Brehel-Marhoc, seigneur de Plouër. En 1341, lors de la guerre de Succession de Bretagne, Alain de Tréméreuc prend le parti de Charles de Blois et se bat avec ses trois fils aux côtés de Du Guesclin. Jean IV, vainqueur, fait raser leur château en 1365, au moment de la réalisation du traité de Guérande. Le titre de seigneur de Plumoyson demeure en tant que terre de dignité, mais les immeubles se dégradent progressivement. Le domaine de Péhou, rattaché à Vaux-Carheil au début du 15e siècle, comprend, outre les ruines du château de Plumoyson, une chapelle dite « de Saint-Lunaire » avec une fontaine prétendument miraculeuse déplacée à Vaux-Carheil au 19e siècle, et un moulin à vent remis en état au 17e siècle puis démoli au 19e siècle. En 1846, la famille Séré cède l'ensemble de ses biens immeubles de Plouër, qui sont en partie dispersés par un marchand de biens.
Afin, sans doute, de contrôler la navigation sur la rivière mais aussi parce que le site constitue un obstacle naturel favorable, plusieurs ouvrages défensifs se sont succédés sur le rocher. L'histoire écrite fait état d'un premier château, en bois, dont les combattants participèrent à la victoire sur les Normands dans la plaine de Mordreuc. Il fut remplacé dès le XIème siècle par un ouvrage en pierres et appartiendra du XIème au XIVème siècle à la seigneurie des Tremereuc. Premier château de Léhon, l'ouvrage fut le théâtre, en 1040, d'une bataille opposant le Duc Alain au Vicomte de Dinan à qui il reprit le domaine. William Latimer, lieutenant-général du roi d'Angleterre en France, en fit sa principale demeure après sa conquête, en 1350. Il taxa outrancièrement les négociants qui faisaient alors commerce sur le fleuve et ceux-ci finirent par se grouper en une sorte de syndicat pour obtenir justice. Le Duc de Bretagne fait raser le château en 1360 et le domaine de Plumoyson est joint au manoir mitoyen de Vaux-Carheil. Au XVIIe siècle, il trouve un nouvel acquéreur : le maire de Saint-Malo. Ses descendants disperseront la propriété dans le courant du 19ème siècle. C'est à partir de 1860 qu'il retrouvera une certaine splendeur, grâce à Marie Eloy, dite la "Ferrari". Jeune danseuse d'opéra et maîtresse du riche prince Basilevski, elle reconstitue Vaux Carheil et Péhou. Sur les ruines du château, elle fait reconstruire deux tours qui flanqueront une enceinte remise en état. L'ensemble formant un théâtre de verdure romantique sera propice à de somptueuses fêtes musicales.
Après le décès de Marie Eloy, sa nièce, héritière des biens, vendit le château et le domaine qui furent ainsi dispersés. Vaux-Carheil et Plumoyson reprendront une destinée séparée en 1937. La propriété, s'étendant sur une douzaine d'hectares de bois et de ruines, sera rachetée par René Martin. Ce sera le départ d'une renaissance pour une propriété qui prendra définitivement le nom de domaine de Péhou. Claude-Noël Martin, son fils, entamera dès la seconde moitié du 20ème siècle une restauration de certains éléments de l'antique château-fort, le transformant en une demeure moderne. Cette demeure est en réalité une reconstitution partielle de l'ancien château fort située à l'extrémité du domaine de Péhou.
Une chapelle Saint-Lunaire était érigée sur les hauteurs de la Pointe. Oubliée et tombant en ruines, elle sera démontée au XIXème siècle pour être reconstruite à Vaux-Carheil. Elle avait été, pendant de nombreuses années, un lieu de culte et de processions. Plus bas, près de la rive, les vertus d'une fontaine dite miraculeuse, à laquelle la légende des deux aveugles a valu la réputation, attira également les croyants de la région, et des pèlerins venus de plus loin.
|
|